CA COMMENCE PAR TOI & MOI ; Nous sommes en 1994, collège de sorcellerie de Poudlard. Nous n'allons pas nous attarder sur l'esthétique ou l'histoire de cette vieile bâtisse, ce serait une perte de temps n'est-ce pas ? De même pour les cours. Tout le monde connait le prestige de cette école. C'est pour cela, que je vous propose de nous arrêter seulement sur deux élèves en particulier. Mélanie Harris, 17 ans, 7ème année qu'elle passait dans la maison de Romilda Serdaigle. Jimmy Davidson lui, était à Serpentard. Une née-moldue, et un sang-pur.Trés banal, non ? Ce n'est pas la première fois qu'on doit vous rabacher les oreilles avec des personnages séparés par le sang ou par leurs idéaux. Mais attendez de savoir la suite.

L'AIGLE & LE SERPENT ; Tout avait commencé en troisième année, où Serdaigle et Serpentard partagaient un cours en commun: soin aux créatures magiques. La consigne était simple, choisir son binôme et s'occuper de quelques scrouts à pétard. Le cours était tout bonnement ennuyant, avec ces créatures qui ne pensaient qu'à se gaver de salade, il serait facile d'obtenir ses Buses dans deux ans si ça évoluait dans cette voie, pensait Mélanie. Elle se tourna vers sa meilleure amie, qui malheureusement s'était arrangée pour travailler avec le garçon qu'elle convoitait. Sympa la solidarité. Dans son coin, Jimmy, le sourire en coin, observait la scène. Si le cours serait ennnuyeux, lui avait bien l'intention de s'amuser avec sa 'victime préférée', comme il aimait tant la nommer. C'est ainsi qu'il s'arrangea lui aussi, pour se retrouver seul, faisant la sourde oreille aux nombreuses demandes qui lui étaient faites.

Mélanie, seule, ruminait dans son coin lorsque le professeur eut la merveilleuse idée de la placer avec Jimmy. LUI ?! Abomination! Elle voulut riposter, mais le professeur était déjà parti, donner les instructions aux autres. Jimmy lui, s'approchait d'elle d'un pas conquérant, un air narquois sur le visage. Dire qu'il était dépourvu de toute beauté aurait été mentir. A seulement 13 ans, il collectionnait les petites amies, et les bavardages allaient bon train sur 'le mec le plus sexy de tout Poudlard'. Mélanie était la seule à lui résister. Et c'est CA, qui le mettait hors de lui.

Elle le toisa froidement avant de se mettre à la recherche de la dernière créature, leur créaure. Prenant quelques feuilles de laitue, elle commença à nourrir la bête. Or sentant la chaleur d'un regard sur elle, elle leva les yeux et soupira.

- Qu'est-ce que tu me veux encore ?
- Rien. Ma maman m'a toujours dit qu'il ne fallait pas parler aux sous-espèces. Mais maintenant que j'y pense, on est dans une forêt...Tu dois t'y sentir comme chez toi, petit insecte. Tu me fais visiter ?

Je vous passerais les insultes, les coups et les sorts qui ont fusés à la fin de cette dernière réplique. Passons directement au résultat, voulez-vous ? Tous les deux à l'infirmerie, sauf que...Un sort ayant atteint Mélanie de plein fouet l'avait propulsé contre une roche, sur laquelle elle se heurta violemment. Plongée dans le coma, le Serpentard ne ramenait plus autant sa fraise. Le soir, à l'abri des regards, il se rendait à l'infirmerie et veillait à son chevet, demandait de ses nouvelles à l'infirmière, dans l'espoir fou qu'elle se réveille. Il s'en voulait oui, il se sentait coupable. Mais ça l'aurait tué de l'admettre. Indéniablement, cet accident les avait rapproché. Il le sentait. Deux semaines plus tard, alors qu'il lui racontait sa journée sa main dans la sienne, il vit ses paupières s'affoler, et bientôt les yeux chocolats de la jeune adolescente rencontrèrent ceux bleus azurs du sien. Tout allerté, il en avait appelé l'infirmière. C'est à cette époque là qu'il avait laissé tomber le masque. Au fur et à mesure, elle était devenue sa confidente, sa meilleure amie. Et peut être même un peu plus.

HAÎNE & AMOUR ; Seulement voilà, leur union était proscrite. Elle née moldue, et lui..En cavale. De haute famille noble, sorcier de pure souche, toute sa famille regorgeait de vieilles traditions, de préceptes et d'abhérations en ce qui concernait les sangs-impurs. Or, lui avait fui. Fui son père, fui cette éducation et ces propos qu'il ne comprenait plus, qu'il ne voulait plus qu'on lui enseigne, lui qui avait pourtant prôné si souvent la noblesse de son sang lors de ses jeunes années à l'école. Pauvre petit, il ne savait pas ce qu'il faisait. Mais Jimmy avait tenu bon. Et elle avait été là. Toujours, depuis la troisième année. De sentiments naissants aux rendez-vous en cachette, leur relation évoluait, au même titre que le danger à l'extérieur. Et elle était là, sans lui. Il avait fui sans elle, parce qu'il ne voulait pas qu'on les trouve tous les deux. Leur relation avait évolué, elle était devenue beaucoup trop importante pour qu'il puisse se permettre de la perdre. Elle était enceinte bon sang, enceinte ! Leur petit bébé.

Rapidement repéré, Jimmy avait été rapidement rappatrié au Manoir familial. Ils savaient, ils avaient tout découvert. Et ils allaient lui faire payer. Il subit toutes sortes d'injures, de tortures. Elle les assumait, la tête haute. Il ne criait pas, cela leur aura fait bien trop plaisir. En cet instant, il pensait simplement aux deux femmes de sa vie. Et c'est ce qui constituait le moteur de sa force. Astiana, sa soeur, le fixait, une lueur démente dans les yeux. Non, ils ne le laisseraient pas repartir d'aussitôt. C'était la fin, il le savait. Il allait mourir. Trois petits mots, tous plus insoutenables les uns que les autres. Et dans cette attente insoutenable, c'était elle qu'il appelait. Eugénia. Il aurait tant aimé la revoir une dernière fois. Il ne la verrait pas grandir. Jamais. Il ne piquerait jamais de colère quand elle rentrera avec un garçon. Il ne serait pas là pour le voir. Et finalement, après des heures qui lui semblèrent une éternité, on l'emmena dans une cellule. Il n'en pouvait plus, il ne comprenait pas, supplait pour qu'on le tue, mais rien n'y fit ; alors, il espèra mourir au fond de son trou. Mais rien ne vint, il était condamné à errer comme une âme en peine, à demi-vivant, à demi-mort.

- Même si nous deux c'est interdit, je braverais tout pour toi.
...........................................l- Jure-le moi ! Où est Eugénia ?

N'y tenant plus, Mélanie de son côté était rentrée chez ses parents, caressant son ventre légèrement rebondie. Ils avaient bien pris la nouvelle. Mais cela importait peu à la jeune fille. Ce qu'elle voulait, c'était lui. Qu'il soit là, avec elle.

Printemps 1995 ; Des cris déchirants retentirent dans toute la maison. Des lumières qu'on éclaire à la va-vite et des bruits de pas précipités. C'est le bébé, il arrive, vite ! {...} Des cheveux d'un roux presque choquant pour un nourisson, deux grands yeux bleus et un teint rosé. Eugénia, était née. Le prénom avait sonné comme une évidence aux oreilles de Mélanie. C'est le prénom auquel Jimmy tenait tant, le prénom qui lui rappelait sa grand-mère disparue trop tôt, la seule qui lui ait prouvé son amour.

- Eugénia...Déclara la jeune maman tout en caressant les cheveux de l'enfant que l'on avait déposé sur son ventre. 8 mois qu'ils ont pris ton père...Après 8 mois te voilà..J'aurais tellement aimé qu'il te voit..

TA VIE POUR UNE AUTRE ; Par crainte qu'ils ne la retrouvent et s'en prennent à elle ou au bébé, la famille avait préféré déménager. C'est pour cette raison que le nourrisson vit pour la première fois le jour sur le sol américain, à des kilomètres et des kilomètres de celui qui s'était sacrifié pour les deux femmes de sa vie.

Plus les années passent, et plus Mélanie se dit qu'elle vieillit vite. Et pourtant, elle a eu son enfant vraiment très jeune. Eugénia est maintenant âgée de 8 ans. Dans quelques années elle rejoindra Poudlard, mais déjà la petite fille n'a que ce mot-là à la bouche. Elle sait pour son père. Elle connait l'histoire de ses parents par coeur. Est-il vivant, mort ? Serait-il fier d'elle s'il la voyait ? Oui, à cet âge si innocent de l'enfant, Eugénia était trés réfléchi. Ca en était même extrêmement surprenant. Par son raisonnement parfois, la mère avait l'impression d'entendre parler l'homme qu'elle avait aimé, et qui la suivait partout où elle se trouvait, dans son coeur.

ENFANCE ; Les pouvoirs de la jeune rousse s'étaient dévoilés tôt, eux aussi. Justement, à l'heure des explications. Elle ne comprenait pas pourquoi ils restaient en Amérique, alors que ça c'était passé il y a des années. Elle était entrée dans une colère noire. Elle voulait voir son père et ferait tout pour y parvenir. A mesure qu'elle hurlait à sa mère qu'il fallait retourner en Angleterre pour tenter de le retrouver, les cadres de sa chambre explosaient autour d'elle. Pour sûr, sa fille n'était pas une Cracmol...

10 ans. Eugénia était resplendissante, dans un an, elle irait enfin au lieu de ses rêves. Si elle se réjouissait, sa mère elle, cachait difficilement sa tristesse. 10 ans qu'elle ne l'avait plus revu. La petite fille avait finalement obtenu gain de cause, et ils étaient revenus s'installer dans l'ancienne maison familiale. Rien n'avait changé. Et c'est ce qui fit le plus de mal à Mélanie, en montant les marches du vieux escalier. Ce n'était qu'un leurre. Bien sûr que si, tout avait changé...

Tous les matins, il passait devant cette maison. Oh bien évidemment, il y a longtemps qu'ils étaient partis. Et ils l'avaient emmenée avec eux. On les lui avait enlevées. Alors, à quoi cela servait-il, de survivre autant de temps ? L'espoir ? Pff. Balivernes. Mais quelle ne fut pas sa surprise un matin, lorsqu'il découvrit volets ouverts et lumière à l'intérieur. La maison était rachetée ? Ou alors...Le coeur au bord des lèvres, il avait sonné. Mais aucune réponse. Quel idiot. Il se retourna vivement pour se retourner, lorsqu'un 'Oui ?' fit son coeur s'arrêter. Elle. Il revint rapidement sur ses pas, surpris. Son coeur battait la chamade et il aurait envie de crier de joie. C'était possible ? Les miracles existaient donc ?! Elle n'avait pas changé. Quelques rides étaient apparues au coin de ses yeux, mais elle était toujours aussi belle. Il passa sa main sur la joue de son ancienne amante, lorsqu'une voix les tira tous deux de leur contemplation commune.

- Qui c'est, maman ?
- C'est... ?
- Oui. Eugénia...

POUDLARD ; C'était le grand jour ! Fière d'elle, la petite fille faisait de grands signes à ses parents par la fenêtre de son compartiment. Elle était contente, elle n'avait même pas envie de pleurer! La seule chose qui la chagrinait peut être, c'était les retrouvailles si soudaines d'avec son père. Seulement un an..Elle ne le connaissait pas beaucoup. Il s'était plutôt attardé sur leur histoire. Elle n'avait pas osé lui dire qu'elle la connaissait déjà, qu'elle la réclamait parfois même à sa mère le soir, avant de s'endormir, et qu'elle avait souvent rêvé de matinées comme celles-là. Sauf que cette fois, le rêve devint réalité ; c'était plutôt difficile à croire.

Le trajet jusqu'à Poudlard avait été incroyablement long. Enfin, c'est surtout elle qui était impatiente de franchir cette muraille de pierre. La veille, ses parents lui avaient montré toutes les photos, et avaient mis en commun chacun de leurs souvenirs, sous les yeux émerveillés de leur petite fille. Lors de la cérémonie de répartition, elle fut l'une des premières à être appelée. Et, ce n'est pas comme si elle avait perdu tout son entrain mais, la timide l'avait gagnée. Voir tous ces visages tournés vers soi alors que le Choixpeau se tient sur votre tête..Parlons-en d'ailleurs tiens, du Choixpeau! Il a longtemps hésité entre Gryffondor et Serdaigle. Finalement, son courage l'a emporté sur son assiduïté au travail, et elle a été envoyée à la maison des Rouges & Or, à la plus grande fierté de ses parents.

Sa scolarité, jusqu'à présent se passe plutôt normalement. Cette année, elle sait qu'elle doit travailler dur pour préparer ses Buses -sa mère le lui répète déjà bien assez-. Elle ne se dirait pas la première de sa promotion, mais elle n'est pas non plus la dernière en cours. Ses matières de prédilection restent la métamorphose et la DCFM. Aller en cours de soin aux créatures magiques provoque toujours un petit pincement au coeur chez elle, et ce n'est pas sans un oeil rêveur qu'elle s'imagine parfois ses deux parents, un peu plus jeunes qu'elles, se chamailler, ne sachant pas encore ce qui les attends.

La jeune femme, par le biais de son père une fois de plus, est également passionnée de Quidditch. Si elle était poursuiveuse dans l'équipe de Gryffondor l'année dernière, cette fois elle est bien décidée à passer les sélections pour devenir gardienne.

Son avis sur les Serpentards demeure mitigé. Evidemment que les temps ont changé, ils ne sont plus aussi strictes et médisants sur ces prétendues lois sur le sang mais tout de même, la Lionne reste sur ses gardes, et son tempérament de feu peut y faire renoncer plus d'un à se moquer d'elle, ou de ses origines.